Funérailles ou Canadiens ?

16 septembre 2022 | Général

*** Texte d'opinion publié dans Le Soleil_13-07-2021
RÉAL LABBÉ
L’Ancienne-LoretteArticle réservé aux abonnés
POINT DE VUE / Mettons d’abord les choses claires, cette opinion n’est pas un blâme contre le gouvernement ou la santé publique. Les décisions qui ont été prises, que ce soit le confinement, le port du masque ou la distanciation sociale, permettent aujourd’hui un déconfinement raisonnable. La majorité du Québec peut se féliciter d’avoir fait des sacrifices et d’en faire encore pour que l’on revienne à une vie plus normale.N’empêche qu’il y a des petits points qui m’agacent. Depuis mars 2019, des centaines de personnes âgées, dans les CHSLD ou les hôpitaux ont été privées du soutien de leur famille et seule la présence du personnel soignant a permis qu’elles ne meurent tout à fait isolées.


Nous avons fait ce grand sacrifice de ne pouvoir accompagner qui une mère, un père, un grand-père, une grand-mère, même un enfant, dans ses derniers instants de vie. C’est à ce moment-là que l’on peut vivre un premier deuil.


La seconde fois, c’est lors des funérailles quand parents et amis y sont pour réconforter les proches. En plus d’avoir l’occasion de rendre un dernier hommage à la personne défunte, on en profite pour renouer avec le reste de la famille et des amis.


Ça me touche quand je lis les avis de décès et que je vois qu’à cause de la COVID, l’accès au salon funéraire sera très limité. Au point que dans les grandes familles il faut faire un choix pour savoir qui peut assister ou non aux funérailles.


C’est mon cas à la suite du décès de ma mère, en janvier dernier, alors que la pandémie était à son plus fort et que mes frères et moi avons suivi les consignes à la lettre et que nous avons vu maman seulement alors qu’elle n’avait plus sa connaissance. Ce fut très triste, mais nous avons accepté la situation avec résignation. Et nous avons reporté l’enterrement à une date ultérieure histoire que la situation sanitaire s’améliore.


Le bilan des cas est maintenant très bas, mais nous sommes toujours limités par le nombre de personnes pouvant assister aux funérailles. La mode est de plus en plus à une célébration de la parole dans les locaux des entreprises funéraires où la limite à l’intérieur est encore des plus restreintes.


Monsieur Legault, monsieur Arruda ou monsieur Dubé, pouvez-vous m’aider à résoudre mon problème. Qui dois-je inviter ou qui dois-je refuser? Mes petits-enfants qui l’ont si bien connue, ou encore ses sœurs, ou bien ses nièces et neveux, ou quelques amies très proches?


Ce questionnement n’est pas juste au sujet de ma famille, mais aussi de toutes les autres qui vivent la même situation. Vous avez tous répété et souligné que vous compatissiez avec les familles qui n’avaient pu accompagner un proche dans ses derniers moments et maintenant que les cas demeurent au plus bas, ne serait-ce pas le meilleur temps pour au moins rendre un ultime hommage à ces personnes décédées dans la plus complète solitude?


Je me suis décidé à livrer cette opinion après avoir constaté des rassemblements spontanés pour le Canadien alors que le port du masque était quasi inexistant et que la distanciation était loin d’être respectée, du moins de ce que l’on a pu voir aux nouvelles télévisées. Je me suis dit que lors des funérailles c’est uniquement la famille et quelques amis qui sont présents et qu’il est plus facile de faire respecter les règles de salubrité.


À moins que je ne demande à ma famille et aux amis de revêtir un chandail du Canadien, ainsi nous pourrons nous réunir sans problème.

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