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BÉLANGER, Lucie

1943 - 2022

Laval

BÉLANGER Lucie
1943-2022
MAGNUS POIRIER INC.

Mme. Lucie Bélanger, épouse de Fabien Leboeuf, est décédée le 16 décembre dernier, paisiblement, entourée de ses trois fils Éric, Martin et Alain.

Elle rejoint ainsi son Fabiendécédé le 2 novembre.


Né à Salaberry-de-Valleyfield en 1943, elle est l’avant-dernière des douze enfants de Raphaël Bélanger et Blanche Gauthier.
Elle passe ses étés au chalet à Ste-Barbe ou au Lac Schryer avec Surcouf, le St-Bernard. À l’âge de sept ans, cette grande famille déménage à Montréal où Lucie complétera son cours classique au couvent. Puis, elle part étudier la théologie à Ottawa. Elle y fait la connaissance de Fabien Leboeuf, qui étudiait également à Ottawa et lui aussi campivallensien. Ce fût le coup de foudre et les deux convolent en noces en juin 1966 puis partent poursuivre leurs études en théologie à Strasbourg. Lucie et Fabien reviendront de ce voyage avec beaucoup de bagage. D’abord, ils sont maintenant les parents d’Éric, leur aîné. Lucie a obtenu sa licence (maîtrise) en théologie et, elle qui avait déjà un esprit moderne et féministe, voit ses convictions de justice sociale renforcées, ayant vécu directement les évènements de Mai 68.

De retour au pays en 1969, elle se consacre d’abord à sa jeune famille qui comptera bientôt deux autres garçons, Martin et Alain. De ce côté-ci de l’Atlantique les choses bouillonnent aussi : c’est la Révolution Tranquille. Lucie est très impliquée, entre autres en participant à la création de l’Association des locataires de l’Outaouais, des Chantiers Éducatifs de l’Outaouais (première garderie éducative populaire au Québec) ou encore d’un réseau de communauté de base, duquel persistent à ce jour de nombreuses et profondes amitiés. Puis en 1974, la vie professionnelle amène la famille Leboeuf-Bélanger ‒à cette époque "Leboeuf" tout court!‒ à déménager à Montréal.

Les convictions profondes de solidarité et justice sociale de Lucie se focalisent de plus en plus sur la condition féminine et, par ricochet, des enfants. Elle reprend à Montréal le développement d’un réseau de communauté de base qui conduira éventuellement à la fondation de La Botte de Foin, une maison communautaire offrant des vacances à des familles en situation de pauvreté, trop souvent synonyme d’une mère seule chef de famille. Elle organise parallèlement l’implantation des premières garderies en milieu scolaire. Elle est très active dans le réseau des ADDS et participe à la fondation des OPDS, organismes dédiés à la défense des personnes à l’aide sociale. Ils obtiendront entre autres l’abolition de la taxe d’eau à Montréal et l’arrêt des visites surprises des boubou-macoutes. Elle participe à l’organisation de la Marche Du pain et des roses, qui aura lieu en 1995 et deviendra la première Marche mondiale des femmes en 2000 et rassemblera des participantes de plus 160 pays.

L’engagement et le militantisme bénévole de Lucie envers la cause des femmes et des enfants guident logiquement sa vie professionnelle. Elle travaillera à Vie ouvrière, revue spécialisée sur les enjeux du monde ouvrier où elle opérera une refonte majeure tant du contenant que du contenu; au Bureau de consultation jeunesse, organisme communautaire œuvrant auprès des jeunes de 14-25 ans; au Centre de pastorale en milieu ouvrier comme formatrice; à Aide à l’enfance Canada comme responsable de projets internationaux et de collectes de fonds; puis finalement à Relais-femmes (membre de la Maison Parent-Roback), comme coordonnatrice de projets de recherche. N’étant jamais à court d’énergie dans la poursuite de ses convictions, elle trouve le temps de compléter une maîtrise en sociologie à l’UQAM au milieu des années 1980.

Féministe déterminée et engagée, elle était aussi mère et épouse. Le bien-être de sa famille était une préoccupation constante et une de ses plus grandes joies fût de devenir grand-maman. Ses quatre petites-filles et deux petits-fils occupent une grande place dans sa vie, et les six ont toujours hâte de visiter grand-maman Lucie, qui leur apprend la cuisine, la couture, le ski de fond, la natation. Elle les emmène au théâtre, au cirque, en voyage ou au chalet où jardinage, cueillette des bleuets et baignade sont au programme. Noël étant une tradition importante chez les Bélanger, Lucie commençait les préparatifs dès septembre : beignes, tartes pomme, sucre, pacane, Zimtstern, ragoût de patte de cochon, soupe au pois, dinde, les ketchups, tandis que Fabien s’occupait de la déco : arbre, crèche, bas, guirlandes de lumières. Rien n’était négligé pour accueillir la visite qui serait nombreuse, attendue et si bien reçue.

Le mauvais sort frappera une première fois, alors que Lucie et Fabien s’apprête à réaliser leur rêve de construire leur maison à St-Zénon. Lucie sera diagnostiquée avec un cancer. Sa grande résilience et sa force lui feront vaincre la maladie. Puis, au tournant des années 2000, nouveau coup du sort. Une tumeur bénigne mais récalcitrante envahit son cerveau. Encore une fois, son inlassable détermination fait mentir tous les pronostics et Lucie aura battu la maladie beaucoup plus longtemps que les meilleures prédictions.

Maman, belle-maman, grand-maman Lucie nous lègue un magnifique héritage d’amour, de résilience et d’empathie tout autant que de savoureuses recettes de croustade au bleuet, pain au citron et jambon à l’os qui continueront à régaler les générations futures.



L'expression de vos voeux de sympathie peut se traduire par un don à La Maison de la Sérénité au lieu de fleurs. La famille remercie sincèrement le personnel de la Maison de la Sérénité pour les excellents soins prodigués, ainsi que leur soutien.


Lieu des condoléances

Magnus Poirier inc

222 boulevard des Laurentides

Laval, H7G 2T6

Lieu du service funéraire

Magnus Poirier inc

7388 boul. Viau

Montréal, H1S 2N9